C’est un moment historique que vient de vivre le Sénégal. ce jeudi, la France a officiellement fermé sa dernière base militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Présents depuis plusieurs décennies, les Éléments Français au Sénégal (EFS) viennent de tirer leur révérence, laissant derrière eux une empreinte forte dans les relations bilatérales entre Paris et Dakar.
Jusqu’à récemment, environ 350 soldats français étaient encore stationnés à Dakar. Ce retrait s’inscrit dans une dynamique amorcée en mars dernier, alors que la France poursuivait sa politique de réduction de sa présence militaire sur le continent africain.
Mais ce départ n’est pas qu’une simple opération logistique. Il marque la fin d’une ère. Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, avait très clairement affiché sa volonté de mettre fin à la présence militaire française sur son territoire. Une décision qui répond à une attente populaire croissante, dans un contexte de montée des sentiments souverainistes en Afrique francophone.
La présence militaire française au Sénégal remonte à l’indépendance du pays en 1960. Dès cette période, Paris et Dakar avaient signé plusieurs accords de défense, renouvelés et adaptés au fil du temps, notamment en 1974. Ces accords prévoyaient entre autres un soutien à la formation et à la structuration de l’armée sénégalaise.
Pendant des décennies, le Sénégal a été perçu comme l’un des partenaires les plus stables et les plus proches de la France en Afrique de l’Ouest. La base de Dakar était un point stratégique, aussi bien pour les interventions françaises dans la région que pour la coopération logistique et militaire.
Mais les équilibres géopolitiques changent. De plus en plus de pays africains revendiquent un nouveau type de partenariat, basé sur le respect de leur souveraineté et moins dépendant des anciennes puissances coloniales. Le départ des troupes françaises du Mali, du Burkina Faso, du Niger, puis maintenant du Sénégal, illustre cette tendance.
Même si la présence militaire française prend fin, les relations diplomatiques entre le Sénégal et la France ne sont pas rompues. Il s’agit surtout d’une reconfiguration des liens, pour les adapter aux nouvelles réalités du continent africain. Le Sénégal, fort de ses institutions et de son armée nationale, cherche désormais à s’affirmer davantage sur la scène régionale et internationale, en tant que nation souveraine et indépendante.
Ce retrait militaire ouvre donc la voie à une nouvelle ère de coopération, peut-être plus équilibrée et mieux acceptée par les populations africaines. Il reste à voir quel rôle jouera désormais la France dans cette Afrique en pleine mutation.
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