Téhéran : des funérailles marquées par l’émotion après la guerre avec Israël

Ce samedi, une marée humaine a envahi les rues du centre de Téhéran. Des milliers de personnes sont venues rendre un dernier hommage à plusieurs hauts responsables iraniens tués pendant les douze jours de guerre avec Israël. Parmi les cercueils transportés sur l’avenue Azadi, on retrouvait notamment ceux du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, et du général Amir Ali Hajizadeh, en charge du programme de missiles balistiques.

La foule, profondément émue, scandait des slogans hostiles à l’Amérique et à Israël, montrant la tension qui persiste dans le pays. Ce moment solennel est le premier événement public de cette ampleur depuis la fin du conflit, marqué par un cessez-le-feu décrété mardi.

Tout a commencé le 13 juin. Ce jour-là, Israël a lancé une offensive de grande envergure, affirmant vouloir stopper les avancées du programme nucléaire iranien. En quelques jours, plus de 30 commandants iraniens et 11 scientifiques nucléaires auraient été tués, selon les sources israéliennes. En parallèle, huit sites liés au nucléaire et plus de 720 infrastructures militaires auraient été visés.

L’Iran, de son côté, a répliqué avec force. Plus de 550 missiles balistiques ont été tirés en direction d’Israël. Même si une majorité a été interceptée, certains ont atteint leurs cibles, causant la mort de 28 personnes.

En douze jours, plus de 1 000 personnes ont perdu la vie, dont au moins 417 civils, selon l’ONG Human Rights Activists, basée à Washington. Ce conflit, bien que court, a laissé derrière lui un lourd bilan humain et matériel.

Fait marquant : le Guide suprême iranien, l’Ayatollah Ali Khamenei, n’était pas présent lors des funérailles. Ce silence en public depuis le début de la guerre a surpris beaucoup d’observateurs. Toutefois, jeudi dernier, une vidéo préenregistrée de Khamenei a été diffusée. Dans ce message, il a lancé de nouveaux avertissements contre les États-Unis et Israël, tout en minimisant les dégâts causés par les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens.

Pourtant, le directeur de l’AIEA, Rafael Grossi, a tenu un tout autre discours. Selon lui, les frappes sur le site nucléaire de Fordo, situé dans une montagne, ont causé des dégâts « très, très, très considérables ».

L’Iran maintient que son programme nucléaire est à but pacifique. Mais pour Israël, ce programme représente une menace directe. Ce conflit, même court, montre à quel point la situation reste explosive au Moyen-Orient. Et les tensions ne semblent pas près de retomber.

Ce samedi à Téhéran, les bureaux du gouvernement ont même été fermés pour permettre aux fonctionnaires d’assister aux funérailles. En tout, ce sont 60 personnes, dont des femmes et des enfants, qui ont été honorées.

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