En Tanzanie, l’atmosphère reste tendue après l’élection présidentielle qui a conduit Samia Suluhu Hassan à prêter serment. Lundi, la nouvelle présidente a été investie lors d’une cérémonie discrète, réservée uniquement aux invités officiels. L’évènement s’est déroulé à Dodoma, dans un bâtiment gouvernemental, loin des grandes foules et des stades remplis que l’on voyait autrefois pour ce moment solennel.
Depuis le scrutin, la situation dans le pays est particulièrement agitée. À Dar es Salaam, capitale économique du pays, les rues sont presque vides. Beaucoup de commerces ont abaissé leurs rideaux et les fonctionnaires travaillent encore depuis leur domicile. Cette ambiance inhabituelle fait suite à plusieurs jours de manifestations parfois violentes. Les protestataires dénoncent un vote jugé injuste et l’exclusion de deux grandes figures de l’opposition, dont Tundu Lissu, actuellement en détention.
La connexion Internet a également été perturbée, compliquant les déplacements et les communications. Face à l’ampleur des tensions, les autorités ont même retardé la réouverture des universités afin d’éviter de nouveaux débordements.
Des organisations internationales ont exprimé leur inquiétude. Des sources affirment qu’aux moins dix personnes auraient perdu la vie dans différentes villes du pays lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Malgré cela, aucun bilan officiel n’a encore été communiqué par le gouvernement.
Le principal parti d’opposition, le Chadema, a rejeté les résultats du scrutin, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une véritable élection. De leur côté, plusieurs chefs d’État africains ont assisté à la cérémonie d’investiture, tandis que le président kenyan a appelé au calme et au dialogue entre les acteurs politiques.
Dans ce climat instable, même des postes-frontières, comme celui de Namanga avec le Kenya, ont été temporairement fermés, impactant le commerce et laissant des camions chargés de denrées en attente.






