Municipales à Lomé : la faible affluence qui inquiète

Municipales à Lomé la faible affluence qui inquiète
Credit Photo: la-croix.com

Ce jeudi, les Togolais étaient appelés aux urnes pour élire leurs représentants municipaux, une étape cruciale dans le processus de décentralisation lancé il y a quelques années. Pourtant, à Lomé, la participation a été très en dessous des attentes, donnant ainsi à cette journée électorale une atmosphère étonnamment calme.

Dès les premières heures, les centres de vote dans la capitale affichaient un visage peu habituel. Peu de files, peu de mouvement, presque aucun engouement visible. « Le centre est plutôt calme, les électeurs viennent au compte-gouttes. Ce n’est pas comme les fois précédentes. J’espère qu’ils viendront nombreux d’ici la fin », confie Dalmeida Ayélé, président d’un bureau de vote, visiblement préoccupé par le faible taux de participation.

Malgré cette ambiance feutrée, aucun incident n’a été signalé durant la matinée. Le scrutin s’est déroulé dans un calme presque exemplaire. Et ce, malgré les tensions politiques des jours précédents. Le mouvement M66, composé d’activistes en grande partie issus de la diaspora, avait appelé à la désobéissance civile, encourageant la population à ne pas se rendre aux urnes. Une campagne qui, semble-t-il, a trouvé un écho auprès d’une partie des électeurs.

Cependant, tous n’ont pas cédé à l’appel à l’abstention. Certains citoyens ont tenu à accomplir leur devoir civique, malgré le contexte politique tendu. « J’ai voté ce matin, et j’en suis très fier. Chaque citoyen devrait faire cet effort, c’est notre responsabilité », affirme Waguéna Barthélemy, l’air déterminé à la sortie de son bureau de vote.

Ces élections municipales ne sont pas anodines. Elles s’inscrivent dans la volonté du gouvernement de renforcer la gouvernance locale. Pour beaucoup, il est grand temps que les communes soient gérées avec plus de transparence, plus d’efficacité, et surtout, plus de proximité.

C’est justement ce qu’espèrent les électeurs rencontrés sur place. « Il faut que les citoyens se réveillent et s’impliquent dans la gestion de leur commune. On ne peut pas toujours attendre que tout vienne d’en haut », déclare Kuevidjen Folly, habitant du quartier Bè.

Même son de cloche chez Sénou Lodowa : « On veut du changement. Les problèmes sont nombreux, mais avec de bons élus locaux, on peut améliorer les choses. »

La question qui reste en suspens est celle de la mobilisation générale : s’agit-il simplement d’un retard des électeurs, ou bien d’un réel désengagement vis-à-vis du processus électoral ? Peut-être même d’un boycott silencieux face au climat politique actuel ? Il faudra attendre les chiffres officiels en fin de journée pour en avoir le cœur net.

Une chose est certaine : malgré la faible affluence, ces élections municipales sont porteuses d’un espoir renouvelé pour une meilleure gouvernance locale au Togo.


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