Ce mercredi, une foule immense s’est réunie dans les rues du Kenya pour marquer un triste anniversaire : celui des manifestations de l’année passée contre la loi des finances. Ces rassemblements, qui avaient provoqué la mort d’au moins 60 personnes, restent encore vivaces dans les mémoires. Malgré l’interdiction formelle des autorités, les citoyens sont sortis nombreux pour exprimer leur mécontentement.
Dans la capitale, l’ambiance était tendue. Des unités de police ont été déployées massivement et n’ont pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les routes donnant accès au Parlement et à la résidence présidentielle avaient été fermées, comme pour empêcher tout débordement.
Ce qui rend cette journée encore plus marquante, c’est le souvenir de ce qui s’était passé en 2024. À l’époque, la colère populaire avait atteint un niveau tel que certains protestataires avaient envahi le Parlement et mis le feu à une partie du bâtiment. Ce moment reste un tournant dans l’histoire politique récente du pays.
Aujourd’hui, les raisons de la colère ne manquent pas. Beaucoup de Kényans dénoncent la montée du coût de la vie, la corruption à tous les niveaux, les abus policiers et le manque de justice. La situation s’est encore dégradée récemment après la mort tragique d’un blogueur arrêté par les forces de l’ordre. Un autre drame a choqué le pays : la mort d’un manifestant, abattu à bout portant. Ce geste a mis le feu aux poudres et a renforcé la détermination de la rue.
Cette mobilisation montre que les Kényans ne veulent plus se taire. Ils réclament un avenir meilleur, plus juste, où leurs voix seront entendues. Même sous pression, ils continuent de se battre pour leurs droits. Ce mouvement, né d’un profond ras-le-bol, pourrait bien devenir un symbole fort de résistance dans l’histoire du pays.