Un tournant inattendu a eu lieu dans l’affaire entourant les funérailles de l’ancien président zambien Edgar Lungu. Alors que tout semblait prêt pour un enterrement privé en Afrique du Sud, le gouvernement zambien est parvenu à faire suspendre la cérémonie au dernier moment, grâce à une décision de justice.
Ce mercredi, les membres de la famille de M. Lungu, vêtus de noir, étaient prêts à dire adieu à leur proche. Mais à la surprise générale, ils ont dû quitter les lieux pour se rendre en urgence à une audience au tribunal, à Pretoria, la capitale sud-africaine.
La Haute Cour de Pretoria a tranché : aucune inhumation ne pourra avoir lieu tant qu’un accord clair ne sera trouvé sur le lieu des funérailles. La prochaine audience sur ce dossier est prévue pour le 4 août. En attendant, le corps de l’ancien chef d’État ne sera pas enterré.
Ce rebondissement est la dernière étape d’un bras de fer qui dure depuis plusieurs semaines entre la famille de l’ex-président et les autorités de Zambie. Le gouvernement, dirigé par le président actuel Hakainde Hichilema, insiste pour que des funérailles nationales soient organisées dans le pays, en hommage au rôle que M. Lungu a joué dans l’histoire de la nation.
Mais la famille du défunt refuse catégoriquement. Elle accuse le gouvernement d’avoir utilisé la mort de M. Lungu à des fins politiques et ne veut pas d’une cérémonie officielle. Selon leurs proches, M. Lungu ne souhaitait pas que l’État s’occupe de ses obsèques, à cause de la profonde rivalité qui existait entre lui et le président actuel.
La tension entre les deux camps n’a cessé de monter depuis l’annonce du décès de M. Lungu. D’un côté, l’État veut rendre un hommage officiel à un ancien dirigeant. De l’autre, la famille veut garder le contrôle sur les funérailles et choisir un enterrement discret, loin de la politique.
Ce conflit met en lumière les divisions profondes au sein de la classe politique zambienne. Mais il soulève aussi des questions sur le respect de la volonté des familles en de telles circonstances, et sur l’équilibre à trouver entre devoir de mémoire nationale et vie privée.
Pour l’instant, l’avenir des funérailles reste suspendu à la décision de la justice. Une chose est sûre : ce deuil, qui aurait dû être un moment d’union et de recueillement, s’est transformé en une affaire d’État.