Un garçon de 17 ans condamné à mort pour cette raison

Le gouverneur de l’État d’Osun, Ademola Adeleke, au Nigeria, a ordonné une enquête complète sur l’histoire d’un jeune homme condamné à mort par pendaison par un tribunal de l’État pour vol de poulet en 2010.

Le gouverneur a également demandé au procureur général et au commissaire à la justice de l’État de lancer le processus permettant au jeune homme de recouvrer sa liberté avant la fin de l’année.

Cette décision fait suite à une interview devenue virale, montrant les parents du jeune homme faisant appel au gouverneur pour qu’il accorde la grâce à leur unique enfant.

« Nous supplions le gouverneur Ademola Adeleke de nous aider à gracier notre fils. Qu’il ait pitié de nous, car nous n’avons qu’un seul enfant. Le juge avait alors déclaré que seul le gouverneur pouvait libérer notre fils. Nous le supplions de nous montrer de la compassion et de libérer notre fils », ont déclaré les parents.

« J’ai pris connaissance de cette affaire. Je respecte la séparation des pouvoirs dans notre démocratie », a déclaré le gouverneur Adeleke.

« Pour ce cas particulier, j’ai demandé au commissaire à la justice d’entamer les démarches nécessaires pour accorder le droit de grâce à ce jeune homme », a ajouté le gouverneur dans un communiqué.

Comment l’affaire a commencé

En 2014, un tribunal de grande instance d’Okuku, dans l’État d’Osun (sud-ouest du Nigéria), a condamné Segun Olowookere et un autre individu, Morakinyo Sunday, à la peine de mort par pendaison pour avoir été accusés de vol de poulet et d’œufs en 2010.

Le policier ayant présenté l’affaire au tribunal a affirmé que les jeunes hommes avaient fait irruption par effraction dans la maison d’un certain M. Balogun Tope en avril 2010 et volé certains de ses biens.

L’équipe de l’accusation, dirigée par la solliciteure générale de l’État, Mme Abiola Adewemimo, a appelé six témoins et présenté plusieurs pièces à conviction prouvant, selon eux, que Segun avait commis le crime.

Lors du procès, l’accusation a également déclaré que les accusés avaient avoué leur crime, affirmant avoir volé des poulets au plaignant.

Le juge Jide Falola, dans son jugement, a reconnu les accusés coupables de trois chefs d’accusation : condamnation à mort pour complot, peine de réclusion à perpétuité pour vol à main armée et trois ans de prison pour vol.

Le juge a également recommandé que le gouverneur puisse envisager de commuer la peine de mort en une peine de 10 ans d’emprisonnement, compte tenu de l’âge des condamnés.

« Les accusés ont été inculpés pour complot, vol à main armée et vol, conformément à l’article 6(b) et 1(2)(a) de la loi spéciale sur le vol à main armée et les armes à feu, chapitre R 11 des lois de la Fédération du Nigéria de 2004, ainsi qu’à l’article 390(1) du Code pénal, chapitre 34, lois de l’État d’Osun de 2002 », rapporte Vanguard.

Cependant, Segun a nié à plusieurs reprises les accusations portées contre lui. Ses parents affirment également que leur fils ne consomme même pas de poulet.

Le témoignage des parents

Les parents de Segun, dans une interview accordée à l’actrice nigériane et animatrice télé Biola Adebayo, ont expliqué comment l’affaire a commencé.

Selon eux, en 2010, des policiers sont venus dans leur communauté, dans l’État d’Osun, et ont commencé à arrêter de jeunes gens accusés de vol de poulets et d’œufs.

Leur fils, alors âgé de 17 ans, faisait partie des personnes arrêtées.

« J’étais à la boutique ce jour-là, vers 11 heures, lorsque la police a fait irruption dans la zone et tiré en l’air. Tout le monde s’est enfui, mais ils ont attrapé un garçon qu’ils ont mis dans leur véhicule. Ils l’ont ensuite relâché. Mais plus tard dans la soirée, ils sont venus chez nous et ont arrêté mon fils », a déclaré le père de Segun.

Le père de Segun a expliqué qu’il a découvert, une fois arrivé au poste de police, que le plaignant était un de leurs proches. Toutes leurs tentatives pour prouver l’innocence de leur fils ont échoué, jusqu’à ce que le tribunal le déclare coupable et le condamne à mort.

Depuis lors, selon lui, leur fils a été transféré d’un établissement pénitentiaire à un autre, et ils continuent de plaider pour sa libération.


En savoir plus sur Force Afrique

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Force Afrique

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture