À quelques jours des nouvelles manifestations prévues les 26, 27 et 28 juin à Lomé, plusieurs partis politiques togolais, accompagnés d’organisations de la société civile, ont exprimé leur soutien à la jeunesse engagée. Ce mardi, lors d’une déclaration conjointe, ils ont dénoncé ce qu’ils appellent un « coup de force constitutionnel » et ont appelé au respect des libertés fondamentales.

Autour d’un message commun, les partis ADDI, CAR, DMP, Les Démocrates, LDP, PSR et Santé du Peuple se sont exprimés avec gravité. Pour eux, il ne s’agit plus de rester silencieux. En citant Sylvanus Olympio, premier président du Togo, l’un des intervenants a lancé : « La nuit est longue, mais le jour vient ». Une façon forte d’encourager la jeunesse togolaise à poursuivre son combat pacifique pour la démocratie.

Les signataires saluent l’« éveil citoyen » du 6 juin dernier, jour où des milliers de jeunes sont sortis dans les rues pour exprimer leur rejet de la nouvelle Constitution. Cette révision, adoptée en avril 2024, a déclenché une vague d’indignation. Pour l’opposition, elle représente une manière déguisée pour le pouvoir en place de rester aux commandes, sans l’aval du peuple.

Dans leur déclaration, les partis rappellent que l’article 150 de la Constitution de 1992 donne aux citoyens le droit – et même le devoir – de désobéir à une autorité jugée illégitime. Ils condamnent fermement les violences policières des 5 et 6 juin, tenues pour responsables de la tension actuelle. Le gouvernement, selon eux, porte l’entière responsabilité de cette impasse politique.

Face à cette situation, les partis politiques et les organisations citoyennes appellent à la retenue des forces de l’ordre. Ils invitent aussi les leaders religieux, les professionnels et tous les citoyens à se joindre à la mobilisation pour une véritable justice sociale au Togo.

Ils s’adressent enfin à la communauté internationale, lui demandant un appui clair et concret pour soutenir le peuple togolais dans sa quête de démocratie.

Alors que les jours à venir s’annoncent tendus, l’opposition maintient la pression. Les autorités, elles, ont annoncé que les manifestations n’ont pas été autorisées, tout en renforçant la sécurité dans la capitale. Un bras de fer s’engage, dans un climat de méfiance et d’attente, sur fond de revendications citoyennes pour plus de liberté et de transparence.