Le dimanche 29 juin, les autorités iraniennes ont annoncé un lourd bilan humain à la suite d’une attaque israélienne contre la prison d’Evin, située à Téhéran. D’après le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Asghar Jahangir, au moins 71 personnes ont perdu la vie. Parmi les victimes, on compte des gardiens de prison, des militaires, des détenus ainsi que des membres de familles venus en visite.
Cette prison est tristement célèbre. Elle est souvent mentionnée dans les rapports internationaux pour la détention de nombreux prisonniers politiques et activistes. L’attaque, survenue le 23 juin, a touché plusieurs bâtiments essentiels : l’infirmerie, le service judiciaire, la salle de visite et même le service technique.
Ce jour-là, Israël avait annoncé viser des « organes de répression » du gouvernement iranien, sans préciser pourquoi la prison d’Evin faisait partie de ces cibles. L’attaque s’est produite à la veille de l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre les deux pays.
La nouvelle a été rapidement éclipsée par d’autres événements : notamment une riposte iranienne contre une base américaine au Qatar, qui n’a fait aucune victime. Le cessez-le-feu a ensuite été annoncé peu après.
Malgré le choc causé par cette frappe, aucune vérification indépendante n’a pu confirmer les chiffres avancés par les autorités iraniennes. La télévision d’État a diffusé ces informations, mais sans preuves concrètes.
Le Centre pour les droits de l’homme en Iran, basé à New York, a condamné cette attaque. Selon l’organisation, frapper une prison remplie de civils constitue une violation du droit international. Il est en effet interdit de cibler des infrastructures civiles, même en temps de guerre. Le même centre a aussi reproché aux autorités iraniennes leur manque de réaction : aucune évacuation, aucune information claire pour les familles, et peu d’aide médicale sur place, selon eux.
Dans les heures qui ont suivi l’attaque, plusieurs blessés ont été pris en charge sur place, d’autres ont été transférés à l’hôpital. Le gouvernement iranien a aussi confirmé la mort d’Ali Ghanaatkar, un procureur général très controversé pour avoir poursuivi des figures de l’opposition, comme Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix.
Un grand cortège funèbre a été organisé à Téhéran en hommage aux victimes. Ali Ghanaatkar devait être enterré dans la ville sainte de Qom.
Cette attaque s’inscrit dans une campagne militaire plus large lancée par Israël le 13 juin, avec pour objectif affiché : affaiblir le programme nucléaire iranien. En douze jours de frappes, Israël affirme avoir tué une trentaine de commandants, 11 scientifiques nucléaires et frappé plus de 700 infrastructures militaires.
Mais ces opérations ont coûté cher en vies humaines. Plus de 1 000 morts ont été recensés, dont au moins 417 civils, selon un groupe basé à Washington. En retour, l’Iran a lancé plus de 550 missiles balistiques vers Israël. La plupart ont été interceptés, mais certains ont causé des dégâts et tué 28 personnes.
La situation reste fragile malgré le cessez-le-feu. Les regards sont désormais tournés vers l’avenir : la paix est-elle possible après tant de souffrance ?