RDC: Tshisekedi resserre son gouvernement et fait quelques changements

Le président Félix Tshisekedi a surpris le pays ce vendredi en procédant à un remaniement ministériel très attendu. Depuis plusieurs semaines, la population attendait impatienmment ce changement : le voilà enfin mise en place avec un objectif clair : celle de renforcer l’Union sacrée de la Nation, plateforme politique phare du chef de l’État.

À la tête de ce nouveau gouvernement volontairement très compacte, reste Judith Suminwa Tuluka. Elle conserve son poste de Première ministre et est à la tête désormais d’un gouvernement réduit à 53 membres, contre 54 auparavant. Ce léger réajustement montre un désir de progrès tout en conservant la stabilité institutionnelle du pays.

Parmi les nominations, on peut citer : Adolphe Muzito, ancien Premier ministre et figure de l’opposition qui revient sur le devant de la scène en tant que vice-Premier ministre et ministre du Budget. Ce choix est particulièrement significatif car il incarne le lien fort entre majorité et opposition, tout en montrant par ce remaniement l’allure paisible que prend la politique de la RDC.

Autre surprise : Floribert Anzuluni, lui qui dirigeait un petit parti d’opposition, est par la suite nommé ministre en charge de l’intégration régionale. Ce gestefort et symbolique pourrait favoriser davantage de dialogues entre les différentes structures politiques du pays.

Ce remaniement au sein du gouvernement permet à Félix Tshisekedi d’éviter de recourir au dialogue imposé par l’opposition, les organisations religieuses ou des facilitateurs externes. Pour certains observateurs nationaux et internationaux, ce ‘‘manoeuvre’’  permet de maîtriser l’agenda politique sans céder à la pression extérieure. Elle pose aussi la question : si les institutions ne sont pas profondément réformées, le gouvernement continuera-t-il à répondre aux attentes des citoyens ?

Bref, ce remaniement ministériel introduit quelques évolutions stratégiques tout en conservant une certaine continuité. Il ainsi matérialise la volonté de faire avancer l’Union sacrée, tout en ménageant des ponts avec l’opposition et en espérant que cet nouveau gouvernement tienne le poids.