Un nouveau chapitre s’ouvre dans les relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Les deux pays viennent de signer un accord de paix, sous la médiation des États-Unis, pour tenter de mettre fin à un conflit armé qui dure depuis plusieurs décennies. La première étape concrète de cet accord devrait être mise en œuvre avant le 27 juillet 2025.
Selon les détails de l’accord, un mécanisme conjoint de coordination sera mis en place pour permettre une meilleure communication entre les deux parties. Il s’agit d’une mesure importante qui pourrait ouvrir la voie à une désescalade des tensions, à condition que chacun respecte ses engagements.
Mais cette initiative suscite des réactions partagées chez les spécialistes. Pour Samuel Igba, chercheur postdoctoral à l’Université de Pretoria, ce n’est pas la première fois qu’un tel engagement est pris :
« Depuis le début du conflit, plusieurs accords de paix ont été signés, mais ils n’ont jamais abouti à des résultats concrets. Aujourd’hui encore, des combats font rage depuis janvier à cause d’un désaccord entre la RDC et le Rwanda. En décembre, Kinshasa a refusé de négocier avec le M23, et Kigali s’est retiré des discussions. Résultat : les hostilités ont repris de plus belle. »
L’accord prévoit un calendrier d’application sur quatre mois, avec plusieurs étapes et la participation d’un comité de suivi. Ce comité inclura l’Union africaine, les États-Unis et le Qatar, trois acteurs clés pour encadrer le processus. La toute première réunion du mécanisme conjoint devrait se tenir au plus tard le 11 août.
Malgré ces efforts, de nombreux observateurs restent prudents. Le chercheur Samuel Igba souligne un problème récurrent dans les tentatives de paix :
« On remarque une coupure entre les initiatives politiques de haut niveau – comme celles du Qatar, de l’Union africaine, ou encore du processus de Luanda – et les dynamiques locales sur le terrain, notamment à travers le processus de Nairobi qui concerne les groupes armés. Ce manque de coordination entre les deux niveaux freine les chances de paix durable. »
De leur côté, les rebelles du M23/AFC ont réagi à la signature de l’accord. Dans un communiqué publié ce lundi, ils disent avoir pris acte du document signé le 27 juin entre Kinshasa et Kigali. Une déclaration qui montre qu’ils suivent de près l’évolution de la situation, mais sans annoncer de changement immédiat dans leur position.
Alors, cet accord sera-t-il enfin celui qui fera taire les armes dans l’est de la RDC ? Rien n’est encore sûr. Mais une chose est certaine : le monde entier a les yeux rivés sur ce processus, en espérant qu’il ne devienne pas un nouvel échec dans la longue série des tentatives de paix dans la région des Grands Lacs.