L’actualité politique en République démocratique du Congo continue de faire parler. Cette semaine, un sujet brûlant a retenu l’attention des Congolais : le ministre de la Justice, Constant Mutamba, est visé par une demande d’instruction judiciaire déposée par le procureur général Firmin Mvonde.
C’est lors d’une réunion plénière à l’Assemblée nationale que les députés ont autorisé la poursuite de l’examen de cette requête. Une étape importante qui pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au sein du gouvernement.
Au cœur de cette affaire, une somme colossale : 19 millions de dollars. Selon les soupçons du procureur, ce montant aurait été détourné sur un total de 39 millions de dollars prévus pour la construction d’une prison moderne à Kisangani.
Le problème ? Ces fonds auraient été versés dans le cadre d’un marché conclu de gré à gré, sans validation officielle par l’autorité compétente. Une procédure qui soulève de nombreuses interrogations.
Il est aussi important de préciser que l’argent n’a pas été tiré du Trésor public, mais du Frivao. Ce fonds spécial est chargé de gérer les 325 millions de dollars versés par l’Ouganda à la RDC, dans le cadre des réparations de guerre. Et ce fonds est directement placé sous la responsabilité du ministre de la Justice.
Face à ces révélations, Constant Mutamba devra s’expliquer. Le procureur général est désormais autorisé à lancer une enquête officielle pour faire la lumière sur les faits. Si les accusations sont confirmées, le ministre risque jusqu’à 15 ans de prison.
De son côté, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (CREDFL) demande une procédure claire, équitable et surtout transparente. L’organisation souhaite aussi que les fonds potentiellement détournés soient récupérés, dans l’intérêt du pays et des citoyens.
Dans une déclaration publique, Constant Mutamba a reconnu des erreurs de gestion et a présenté ses excuses. Ce geste pourrait jouer en sa faveur, mais ne suffira pas à faire taire les critiques ou à écarter l’éventualité d’une sanction.
Cette affaire est suivie de près par l’opinion publique, dans un contexte où la lutte contre la corruption est devenue une priorité en RDC. Les prochains jours seront donc décisifs.
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