Un pas historique vient d’être franchi entre les indépendantistes et les loyalistes en Nouvelle-Calédonie. Après dix jours de négociations intenses organisées près de Paris, un accord inédit a été signé ce samedi. Il propose la création d’un “État de Calédonie” intégré à la République française, avec un statut particulier qui pourrait changer l’avenir institutionnel de ce territoire du Pacifique.
L’accord signé n’accorde pas une indépendance totale à la Nouvelle-Calédonie, mais propose un modèle original. L’archipel resterait dans le cadre de la République française, tout en bénéficiant d’une large autonomie. Ce nouveau statut, encore en discussion, prévoit notamment la création d’une “nationalité calédonienne”, qui coexisterait avec la nationalité française. Une première en France.
Ce futur “État de Calédonie” aurait la possibilité de signer ses propres accords internationaux et de siéger, de manière autonome, à l’Organisation des Nations unies. Cependant, les domaines dits régaliens comme la défense, la sécurité, la monnaie ou la justice resteront entre les mains de l’État français. C’est donc un modèle hybride qui se dessine, entre souveraineté partielle et attachement à la métropole.
Cet accord intervient dans un contexte de tensions très fortes. En 2024, des violences meurtrières ont éclaté suite à une réforme électorale jugée injuste par les indépendantistes kanaks. Ces derniers estimaient que le nouveau système marginalisait les électeurs autochtones, ce qui a provoqué une vague de colère dans l’archipel.
Face à cette crise, le gouvernement français a choisi de rouvrir le dialogue avec toutes les parties concernées. Les discussions ont abouti à ce projet ambitieux, salué par le président Emmanuel Macron comme “historique”. Mais ce texte n’est pas encore en vigueur. Il devra être soumis à un référendum local en février prochain. Ce sont donc les Néo-Calédoniens qui auront le dernier mot.
La Nouvelle-Calédonie est un archipel situé dans le Pacifique Sud, à l’est de l’Australie. Riche en nickel, une ressource stratégique, le territoire est aussi au cœur d’enjeux géopolitiques et économiques. Colonisée par la France dans les années 1850, elle est devenue territoire d’outre-mer après la Seconde Guerre mondiale.
Depuis des décennies, la question de l’indépendance divise profondément la population. Trois référendums ont eu lieu entre 2018 et 2021, sans que les indépendantistes ne parviennent à obtenir la majorité nécessaire.
Le projet de création d’un “État de Calédonie” pourrait être une solution de compromis durable. Il permettrait à la Nouvelle-Calédonie de gagner en autonomie tout en restant liée à la France. Le vote de février sera donc déterminant pour l’avenir de l’archipel et pour l’équilibre fragile entre les deux camps.
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