Nelson Rolihlahla Mandela, surnommé « Madiba », est une figure emblématique de la lutte contre l’injustice et un symbole universel de paix, de réconciliation et de résilience. Né le 18 juillet 1918 à Mvezo, en Afrique du Sud, et décédé le 5 décembre 2013 à Johannesburg, Mandela a consacré sa vie à combattre l’apartheid, un système de ségrégation raciale institutionnalisé qui opprimait la majorité noire de son pays.
De ses origines modestes à son rôle de premier président noir d’Afrique du Sud (1994-1999), son parcours est marqué par des sacrifices, une détermination inébranlable et une vision humaniste inspirée par l’Ubuntu, une philosophie africaine centrée sur la communauté et la compassion. Cet article retrace les grandes étapes de la vie de Mandela, son combat contre l’apartheid, son emprisonnement de 27 ans, son leadership politique et son héritage durable.
Jeunesse et formation
Nelson Mandela naît dans une famille royale de l’ethnie Xhosa, dans le clan Thembu, au village de Mvezo. Son père, Gadla Henry Mphakanyiswa, est chef local et conseiller du roi Thembu, mais il perd son titre après un différend avec un magistrat blanc. Orphelin de père à neuf ans, Mandela est envoyé à Mqhekezweni, sous la tutelle du régent Thembu, Jongintaba Dalindyebo, qui le traite comme son propre fils. C’est dans ce contexte qu’il reçoit une éducation mêlant traditions africaines et influences européennes, fréquentant une école méthodiste où il est baptisé et reçoit le prénom « Nelson » de son institutrice, une pratique courante à l’époque pour donner des noms anglophones aux enfants noirs.
Mandela est le premier de sa famille à bénéficier d’une éducation formelle. À 16 ans, il subit le rituel de circoncision ulwaluko, marquant son passage à l’âge adulte, et reçoit le nom de Dalibunga. Il poursuit ses études au Clarkebury Boarding Institute, puis à Healdtown, et enfin à l’Université de Fort Hare, la seule institution acceptant les Noirs à l’époque. Cependant, il est expulsé pour avoir participé à une protestation contre les politiques racistes de l’université. Fuyant un mariage arrangé, il s’installe à Johannesburg en 1941, où il travaille comme gardien de mine avant de reprendre ses études de droit à l’Université de Witwatersrand. En 1942, il obtient son diplôme de droit et devient l’un des premiers avocats noirs de Johannesburg, fondant avec Oliver Tambo le premier cabinet d’avocats noirs du pays.
Engagement dans la lutte contre l’apartheid
En 1943, Mandela rejoint le Congrès national africain (ANC), un parti luttant pour les droits des Noirs face à la domination de la minorité blanche. Influencé par Walter Sisulu, un militant anti-apartheid, il s’engage dans la Ligue de la jeunesse de l’ANC, adoptant des positions radicales pour défier le système oppressif. En 1948, l’arrivée au pouvoir du Parti national afrikaner officialise l’apartheid, un régime de ségrégation raciale qui marginalise les Noirs, les Indiens et les Métis, leur imposant des restrictions draconiennes sur la mobilité, l’éducation et les droits politiques.
Mandela organise des campagnes de désobéissance civile, notamment la Defiance Campaign de 1952, qui mobilise des milliers de personnes contre les lois racistes. Arrêté et condamné à neuf mois de prison avec sursis, il continue ses activités clandestines malgré une surveillance accrue. Le massacre de Sharpeville en 1960, où 69 manifestants pacifiques sont tués par la police, marque un tournant. L’ANC est interdit, et Mandela, convaincu que la non-violence ne suffit plus, cofonde en 1961 la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe (« Lance de la Nation »). Cette organisation mène des actions de sabotage ciblant des infrastructures gouvernementales, tout en évitant les pertes humaines.
Arrestation et emprisonnement
En 1962, Mandela est arrêté avec l’aide de la CIA, qui le considère comme une menace en raison de ses liens présumés avec des mouvements communistes. Lors du procès de Rivonia (1963-1964), il est accusé de sabotage et de tentative de renversement du gouvernement. Dans une déclaration historique, Mandela défend ses actions, affirmant : « C’est un idéal pour lequel je suis prêt, s’il le faut, à mourir. » Condamné à la prison à perpétuité, il est envoyé à Robben Island, où il passe 18 de ses 27 années d’incarcération dans des conditions difficiles, travaillant dans une carrière de calcaire et n’ayant droit qu’à une visite de 30 minutes par an.
Malgré ces conditions, Mandela devient un symbole de résistance. Il inspire ses codétenus, partageant des connaissances politiques et littéraires, notamment le poème Invictus de William Ernest Henley, qui lui donne du courage. Sa renommée internationale croît, alimentée par des campagnes comme « Free Mandela », culminant avec un concert géant à Wembley en 1988 pour son 70e anniversaire. Sous la pression mondiale et les troubles internes, le président Frederik de Klerk libère Mandela le 11 février 1990.
Transition vers la démocratie
À sa sortie de prison, Mandela prend la tête de l’ANC, désormais légalisé, et entame des négociations avec de Klerk pour démanteler l’apartheid. Ces discussions, marquées par des tensions et des violences de la part d’extrémistes, aboutissent à l’abolition officielle de l’apartheid en 1991 et à l’organisation des premières élections multiraciales en 1994. L’ANC remporte 62,5 % des voix, et Mandela devient le premier président noir d’Afrique du Sud le 10 mai 1994. Son gouvernement, multiethnique, inclut de Klerk comme vice-président, symbolisant la réconciliation. En 1993, Mandela et de Klerk reçoivent conjointement le prix Nobel de la paix pour leurs efforts.
En tant que président, Mandela s’attache à unifier une nation divisée. Inspiré par la philosophie Ubuntu, il promeut la réconciliation nationale à travers des initiatives comme la Commission Vérité et Réconciliation, qui enquête sur les crimes de l’apartheid tout en favorisant le pardon. La victoire de l’Afrique du Sud à la Coupe du monde de rugby de 1995, immortalisée dans le film Invictus, devient un symbole de cette unité, Mandela utilisant le sport pour rapprocher Blancs et Noirs.
Vie personnelle et retraits
La vie personnelle de Mandela est marquée par des sacrifices. Marié trois fois, il épouse Evelyn Mase en 1944, avec qui il a quatre enfants, mais leur mariage se termine en 1958 en raison de ses engagements politiques. En 1958, il épouse Winnie Madikizela, une figure controversée de la lutte anti-apartheid, dont il divorce en 1996 après des accusations de corruption et d’infidélité. En 1998, il épouse Graça Machel, qui reste à ses côtés jusqu’à sa mort.
Après son mandat, Mandela se retire de la politique en 1999, laissant le pouvoir à Thabo Mbeki. Il s’engage dans des causes humanitaires, fondant la Nelson Mandela Children’s Fund et la Fondation Nelson Mandela pour lutter contre la pauvreté et le VIH/sida. En 2001, il est traité pour un cancer de la prostate, et en 2004, à 85 ans, il annonce son retrait de la vie publique pour passer du temps avec sa famille. Il continue toutefois à apparaître lors d’événements symboliques, comme la Coupe du monde de football 2010 en Afrique du Sud.
Héritage et controverses
Mandela meurt le 5 décembre 2013, laissant un héritage mondial. Son autobiographie, Un long chemin vers la liberté (1994), détaille ses luttes et sa vision. Il est célébré comme un champion de la non-violence et de la démocratie, mais des critiques pointent les limites de sa présidence, notamment sur les inégalités économiques persistantes. Certains reprochent à sa politique de réconciliation d’avoir été trop conciliante envers les anciens oppresseurs. Malgré ces controverses, Mandela reste une icône de l’espoir, incarnant l’idée qu’un individu peut changer le cours de l’histoire par la persévérance et la compassion.
Le Mandela Day en hommage à Nelson Mandela, homme de paix
La Journée internationale Nelson Mandela a été proclamée par l’Assemblée générale des Nations unies, en novembre 2009, en reconnaissance de la contribution de Nelson Mandela à la culture de paix et à la résolution des conflits.
En 1990, après avoir passé 27 ans dans les geôles du régime ségrégationniste de l’apartheid, Nelson Mandela recouvre la liberté.
Il reprend ses activités politiques et dirige le Congrès national africain, l’ANC, dans ses négociations avec le régime ségrégationniste, pour mettre fin à l’apartheid et établir un nouveau gouvernement multiracial.
Son travail inlassable pour la réconciliation en Afrique du Sud lui offre le prix Nobel de la paix 1993, avec le président Frederik de Klerk.
Premier président noir de l’Afrique du Sud
Un an plus tard, en 1994, le Congrès national africain remporte les premières élections libres et multiraciales du pays avec une large majorité, et Nelson Mandela devient le premier président démocratiquement élu d’Afrique du Sud.
En 1999, au terme de son mandat, il décide de se retirer de la vie politique, mais continue à défendre la paix, la justice sociale et les droits de l’homme.
Parmi ses activités après sa retraite, on peut citer les programmes de développement social et communautaire du Fonds Nelson Mandela pour l’enfance et de la Fondation Nelson Mandela.
Le parcours de Nelson Mandela est celui d’un homme qui, face à l’oppression, a choisi de lutter pour la justice, même au prix de sa liberté. De sa jeunesse rurale à son rôle de leader mondial, il a transformé l’Afrique du Sud et inspiré des générations. Son adhésion à l’Ubuntu, sa capacité à pardonner et son engagement pour l’égalité continuent de résonner. Comme il l’a dit : « Ce qui compte dans la vie, ce n’est pas seulement d’avoir vécu. C’est la différence que nous avons faite dans la vie des autres. » Mandela a fait cette différence, et son héritage perdure comme un appel à l’action pour un monde plus juste.
En savoir plus sur Force Afrique
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Un commentaire