Migration clandestine : l’Europe durcit le ton, mais l’ONU appelle à s’attaquer aux vraies causes

Migration clandestine l'Europe durcit le ton, mais l'ONU appelle à s’attaquer aux vraies causes
Credit Photo: news.un.org

Face à l’augmentation constante des flux migratoires vers l’Europe, plusieurs pays du continent ont décidé de durcir leur politique. Contrôles renforcés aux frontières, partenariats sécuritaires avec les pays de transit, financement accru pour contenir les migrants avant leur arrivée sur le sol européen… L’objectif affiché : limiter les arrivées, notamment par la mer Méditerranée, qui reste l’une des routes les plus périlleuses pour les migrants.

Cependant, une voix s’élève pour proposer une approche différente, plus humaine et surtout plus durable. Amy Pope, directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plaide pour un changement de cap radical. Selon elle, pour réduire la migration irrégulière, il faut avant tout s’attaquer aux causes profondes de ces départs.

« Quand les citoyens européens voient des embarcations pleines de migrants arriver sur les côtes, ils se demandent si leur gouvernement maîtrise la situation. Cette inquiétude est légitime », explique Amy Pope. « Mais plutôt que de se concentrer uniquement sur le contrôle, il est important de bâtir une approche globale qui tient compte de la réalité sur le terrain. »

Elle insiste sur un point souvent ignoré : la majorité des migrants ne visent pas l’Europe dès le départ. « La plupart des personnes déplacées se réfugient d’abord dans des pays voisins, à l’intérieur même de leur région. Si elles y trouvent sécurité, emploi et espoir, elles n’iront pas plus loin », souligne-t-elle.

C’est pourquoi l’OIM encourage les États à ne pas réduire leurs aides au développement, surtout envers les premiers pays d’accueil. Selon Amy Pope, cet investissement est bien plus efficace pour gérer les flux migratoires, car il permet de stabiliser les communautés locales, de renforcer les économies locales et d’offrir de réelles alternatives à l’exil.

Une position qui tranche avec celle de nombreux pays occidentaux, qui misent plutôt sur des politiques de retour forcé, de surveillance et de coopération sécuritaire. Pourtant, les expulsions ne suffisent pas à contenir un phénomène aussi complexe.

En fin de compte, la question migratoire ne peut être résolue par la seule répression. Pour éviter que des milliers de personnes ne risquent leur vie sur des routes dangereuses, il est essentiel de penser à long terme. Renforcer l’aide au développement, soutenir les pays de transit et offrir des perspectives dans les régions d’origine pourraient être des clés bien plus efficaces et humaines pour relever le défi migratoire mondial.


En savoir plus sur Force Afrique

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Force Afrique

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture