Le grand barrage de la Renaissance : une nouvelle ère énergétique pour l’Éthiopie, des inquiétudes pour l’Égypte

L’Éthiopie vient de franchir une étape historique. Son Premier ministre, Abiy Ahmed, a annoncé ce jeudi que le Grand Barrage de la Renaissance est enfin terminé. Ce projet, qui fait parler de lui depuis plus d’une décennie, est au cœur de tensions entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan.

Situé sur le Nil Bleu, près de la frontière avec le Soudan, ce barrage est l’un des plus grands projets d’infrastructure en Afrique. Démarrée en 2011, sa construction a coûté environ 4 milliards de dollars. Dès 2022, il a commencé à produire de l’électricité. Et maintenant, il est prêt à fonctionner à plein régime, avec une capacité prévue de plus de 6 000 mégawatts.

Cela représente un énorme bond en avant pour l’Éthiopie. Ce pays de plus de 120 millions d’habitants compte bien utiliser cette énergie pour alimenter ses villes, développer son industrie et même exporter de l’électricité vers d’autres pays de la région.

Mais ce projet ne fait pas l’unanimité. L’Égypte, en particulier, exprime depuis des années ses inquiétudes. Pour elle, le Nil est une source vitale : il fournit presque toute l’eau nécessaire à sa population et à son agriculture. Le Caire voit donc ce barrage comme une menace sérieuse, une « menace existentielle » même.

De son côté, l’Éthiopie rejette ces accusations. Le Premier ministre Abiy Ahmed affirme que son pays n’a pas besoin de l’autorisation de quiconque pour se développer. Il insiste : ce barrage est crucial pour l’avenir de l’Éthiopie.

Dans un discours prononcé devant le Parlement, il a précisé que l’inauguration officielle est prévue pour septembre. Malgré les critiques, il a été clair : « Le barrage sera inauguré ». Toutefois, il a aussi tenté d’apaiser les tensions. Il a assuré que l’Éthiopie ne cherche pas à nuire à l’Égypte ou au Soudan.

Depuis plusieurs années, les trois pays tentent de parvenir à un accord. Mais jusqu’ici, les discussions n’ont pas abouti. Ce grand projet, porteur d’espoir pour l’un et source d’angoisse pour l’autre, reste donc au cœur des enjeux stratégiques de la région.


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