Internet perturbé au Togo : ISOC Togo lance l’alerte après les manifestations

Le Togo a récemment connu des manifestations qui ont secoué la capitale, Lomé. Dans ce contexte tendu, plusieurs citoyens ont remarqué des problèmes inhabituels sur Internet. Connexions instables, sites inaccessibles, lenteurs importantes… Ces incidents ne sont pas passés inaperçus.

L’organisation ISOC Togo, qui défend un Internet libre et ouvert, a publié une déclaration officielle le 28 juin 2025. Elle y exprime ses fortes inquiétudes concernant la qualité des réseaux de télécommunications dans le pays. Ces dysfonctionnements ont été relevés entre le 25 et le 27 juin, en plein cœur des manifestations.

Des données inquiétantes sur les réseaux

ISOC Togo n’a pas simplement observé les choses de loin. Elle a mené une surveillance technique poussée. En tout, plus de 15 000 tests ont été effectués sur les réseaux mobiles et fixes. Résultat ? 1 072 anomalies détectées : des ralentissements importants, des interruptions brutales de connexion, et des échecs de communication qui ont explosé.

Par exemple, la latence – c’est-à-dire le temps que met une donnée à voyager sur le réseau – a atteint des niveaux très élevés, jusqu’à 200 millisecondes. En seulement trois jours, le nombre d’incidents graves est passé de 76 à 360. Un bond alarmant.

Soupçons de restrictions ciblées

Ces problèmes techniques sont accompagnés de nombreux témoignages de citoyens. Certains disent ne plus pouvoir accéder à des sites d’information étrangers. D’autres se plaignent de lenteurs inhabituelles pour utiliser des services numériques essentiels. Pour ISOC Togo, ces éléments font penser à de possibles restrictions imposées volontairement par les autorités ou les opérateurs.

L’organisation rappelle que l’accès à Internet est devenu un droit essentiel, au même titre que l’éducation ou la liberté d’expression. Elle insiste : même en période de crise, l’État doit tout faire pour garantir un Internet stable et accessible.

Des solutions concrètes proposées

Pour éviter que de tels problèmes ne se répètent, ISOC Togo fait trois propositions claires :

1.           Créer un organe indépendant chargé de surveiller la qualité des réseaux.

2.           Mettre en place un protocole de communication publique en cas de perturbations.

3.           Adopter une loi nationale sur la gouvernance numérique, conforme aux normes internationales.

L’organisation appelle également le gouvernement à respecter les droits fondamentaux des citoyens, y compris en ligne. Les mesures restrictives, si elles existent, doivent être justifiées, temporaires et transparentes.

Tous les acteurs concernés

ISOC Togo invite le régulateur ARCEP à publier plus d’informations sur la qualité des réseaux, en particulier pendant les moments sensibles. Les opérateurs télécoms, eux, sont encouragés à travailler main dans la main avec la société civile et à maintenir leurs services, même en cas de troubles.

Enfin, l’organisation appelle les citoyens à faire preuve de responsabilité sur Internet, en évitant les discours haineux ou la désinformation.

Un rapport complet sur ces dysfonctionnements sera bientôt publié. ISOC Togo réaffirme sa volonté de défendre un Internet libre, sûr et fiable pour tous les Togolais.

Laisser un commentaire