Alors que la saison des ouragans approche à grands pas, Haïti se retrouve une fois de plus au cœur de l’inquiétude. Ce petit pays des Caraïbes, déjà fortement éprouvé par les crises successives, fait aujourd’hui face à un double danger : la montée des catastrophes naturelles et une situation humanitaire critique.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a récemment lancé un appel urgent à la communauté internationale. Selon ses données, près de 5 millions d’Haïtiens vivent actuellement dans une insécurité alimentaire aiguë, dont plus de 2 millions en situation d’urgence absolue. Cela signifie que chaque jour, des familles entières peinent à se nourrir, sans savoir si elles auront de quoi manger le lendemain.
Mais la faim n’est pas le seul fléau. À Port-au-Prince, la capitale haïtienne, 85 % du territoire est aujourd’hui sous le contrôle des gangs armés. Ces groupes violents se sont emparés des quartiers entiers, rendant la vie quotidienne extrêmement dangereuse. L’insécurité empêche les aides humanitaires d’atteindre les zones les plus touchées, bloquant aussi l’accès aux soins, à l’éducation et à l’eau potable.
Depuis l’assassinat tragique du président Jovenel Moïse en juillet 2021, le pays est plongé dans une instabilité politique totale. Aucun gouvernement stable n’a pu se mettre en place, ce qui rend la gestion des urgences encore plus difficile. Cette situation fragilise encore davantage la population, déjà épuisée par des années de crises économiques, politiques et sociales.
Face à cette situation dramatique, le PAM réclame en urgence 46 millions de dollars. Ces fonds permettraient de mettre en place une réponse rapide et efficace, notamment pour faire face aux conséquences possibles d’une saison des ouragans qui s’annonce particulièrement violente. Les experts météorologiques s’attendent à des tempêtes plus fortes que la moyenne cette année, ce qui pourrait plonger le pays dans un chaos total.
Les femmes et les jeunes filles sont les premières victimes de cette insécurité. Dans les camps de fortune ou les quartiers abandonnés, elles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles, à l’exploitation et aux abus.
Haïti vit donc un moment critique. Sans une mobilisation rapide et coordonnée de la communauté internationale, les prochains mois risquent d’être encore plus difficiles. Il est temps d’agir, avant que la situation ne devienne totalement incontrôlable.
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