La situation reste tendue dans l’est de la République démocratique du Congo, malgré la signature récente d’un accord censé ramener la paix. Le 27 juin dernier, à Washington, un texte a été signé entre Kinshasa et Kigali. Cet accord promettait le respect des frontières et l’arrêt des violences. Pourtant, sur le terrain, rien ne semble changer.
Le groupe rebelle M23, qui contrôle une grande partie du Nord-Kivu, a réagi sans enthousiasme. Pour ses leaders, ce texte n’est qu’un arrangement entre deux États, qui ne répond pas à leurs propres revendications.
À Goma, considéré comme le bastion du M23, le message est clair : « Ce sont des affaires entre États. Nous, nous avons d’autres problèmes », a déclaré Benjamin Mbonimpa, un responsable du mouvement. Cette déclaration montre bien que le groupe ne se sent pas concerné par l’accord de Washington.
Pendant ce temps, les affrontements continuent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les rebelles du M23 sont en guerre contre les FARDC (les forces armées congolaises) et leurs alliés, les Wazalendo. Malgré cette violence, certains espèrent encore une reprise des discussions de paix. Des négociations avaient commencé à Doha en avril, mais elles sont aujourd’hui à l’arrêt.
Le M23 dit vouloir la paix, mais accuse le gouvernement congolais de bloquer les discussions. « Nous avons toujours voulu le dialogue, jamais la guerre », affirme encore Benjamin Mbonimpa. Mais cette position ne convainc pas tout le monde. De nombreuses voix de la société civile dénoncent ce discours, vu comme une façon de se déresponsabiliser.
À Goma, sous contrôle du M23 depuis fin janvier, les habitants sont fatigués. Ils vivent dans l’insécurité, manquent de tout et attendent toujours des signes concrets de paix.
« On entend parler de négociations, mais nous n’avons aucune information. Personne ne nous dit ce qui se passe », explique Kasereka Amani, un habitant. Un autre résident, Justin Buwili, lance un cri du cœur : « Nous voulons la paix. Ils disent vouloir la paix, mais chaque jour on vit la guerre. Qu’ils s’entendent enfin ! »
Le M23 annonce l’envoi de nouveaux délégués à Doha pour reprendre les pourparlers. De son côté, le gouvernement congolais espère que ces discussions permettront de mettre fin à la rébellion. Mais les tensions restent fortes. Le M23 accuse encore Kinshasa de freiner les négociations.
Pour les habitants de l’est du Congo, l’avenir est toujours flou. Ils espèrent que les mots cesseront de tourner en rond, et que la paix deviendra enfin une réalité.
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