Depuis plusieurs semaines, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, traverse une crise sans précédent. Des divergences marquées entre les cadres et les ministres émergent concernant une potentielle candidature du président Paul Biya aux élections présidentielles prévues en octobre 2025. Ces dissensions, autrefois discrètes, s’affichent désormais ouvertement, révélant une fracture au sein du parti.
Des divergences qui interrogent la gouvernance
Pour certains observateurs, ces tensions pourraient être une stratégie politique orchestrée par le RDPC pour détourner l’attention. Cependant, dans les rues de Yaoundé, l’opinion publique est plus sévère. « À mon avis, c’est une manœuvre interne, mais le RDPC perd du terrain face à l’opposition », confie Jean, un habitant de la capitale.
Un autre résident, Yves Tuya, va plus loin : « Cette situation montre un vide au sommet. Sans une autorité claire pour trancher, le pays sombre dans le désordre. Le silence du président aggrave cette instabilité. »
Une crise de légitimité pour le RDPC
Cette situation est inédite pour le RDPC, qui n’avait jamais connu de telles divisions publiques depuis sa création en 1985. Selon les analystes, ce climat de discorde fragilise la légitimité du parti. « Des figures comme le ministre Sadi semblent désemparées, tandis que Jacques Fame Ndongo tente de minimiser la crise. Mais les Camerounais, y compris les militants du RDPC, ne sont pas dupes », explique Landry Atangana, analyste politique.
Atangana identifie trois causes principales à cette crise :
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L’absence d’une vision claire pour l’avenir du parti.
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L’incapacité à préparer une relève politique, laissant le parti sans leadership alternatif.
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La crainte d’une vacance du pouvoir, qui alimente les tensions internes.
Une fracture assumée et une transition inévitable
Ce qui était autrefois une dissidence discrète s’est transformé en une fracture ouverte. « Les voix critiques au sein du RDPC s’expriment désormais sans retenue », note Landry Atangana. « Cette situation annonce une transition inéluctable, que le parti le veuille ou non. »
Les partis d’opposition, ainsi que d’anciens alliés du RDPC, saisissent cette opportunité pour reconfigurer le paysage politique camerounais. Selon les observateurs, cette crise pourrait offrir à l’opposition une chance historique de mettre fin à 43 ans de domination du RDPC lors des élections d’octobre 2025.
Perspectives pour l’avenir politique du Cameroun
La rupture des alliances historiques du RDPC et l’instabilité interne fragilisent le parti au pouvoir. Pour de nombreux analystes, cette situation marque un tournant décisif. « L’opposition a une occasion unique de capitaliser sur cette crise pour proposer une alternative crédible », conclut Atangana.
Alors que le Cameroun approche des élections, les incertitudes autour de la candidature de Paul Biya et la division au sein du RDPC continuent de dominer les débats, posant la question de l’avenir politique du pays.
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