Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo débouté par la Cour africaine des droits de l’homme

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a rendu son verdict concernant l’affaire opposant Laurent Gbagbo à l’État ivoirien. Dans une décision très attendue, la Cour a rejeté toutes les accusations portées par l’ancien président contre la République de Côte d’Ivoire, mettant ainsi fin à une procédure lancée en septembre 2020.

En effet, Laurent Gbagbo avait saisi la Cour pour dénoncer ce qu’il considérait comme une violation de ses droits fondamentaux. Il reprochait notamment à l’État ivoirien sa radiation des listes électorales en vue de l’élection présidentielle prévue en 2025. Pour lui, cette décision était injuste et contraire aux textes internationaux sur les droits de l’homme.

Mais après un examen approfondi, la Cour a estimé que la Côte d’Ivoire n’a enfreint aucun droit reconnu par les conventions africaines ou internationales. En clair, les juges ont considéré que l’exclusion de Laurent Gbagbo des listes électorales était légale et justifiée.

Cette affaire trouve son origine dans une condamnation datant de 2018. À cette époque, Laurent Gbagbo avait été condamné par contumace à 20 ans de prison et à 10 ans de privation de ses droits civiques. Cette peine faisait suite à l’affaire du braquage de l’agence de la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), survenu en 2011 pendant la crise post-électorale.

Même si Gbagbo a été acquitté en 2021 par la Cour pénale internationale (CPI) pour les charges de crimes contre l’humanité, cette décision ne s’applique pas aux poursuites engagées au niveau national. La justice ivoirienne maintient donc sa condamnation.

C’est précisément cette peine qui sert aujourd’hui de base à la Commission électorale pour justifier la radiation de Laurent Gbagbo des listes électorales, et donc sa non-éligibilité à l’élection présidentielle de 2025. Une décision qui divise l’opinion publique, entre partisans convaincus du retour de l’ancien président et défenseurs de la légalité institutionnelle.

En résumé, la Cour africaine a donné raison à l’État ivoirien, en affirmant que les droits de Laurent Gbagbo n’ont pas été bafoués. Cette décision ferme sans appel vient redéfinir les contours de la participation politique en Côte d’Ivoire, à l’approche d’un scrutin présidentiel déjà très disputé.

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