Côte d’Ivoire : Himra, le nouveau roi de YouTube dans le rap ivoirien… devant Didi B

À seulement 27 ans, Himra, de son vrai nom Bakayoko Abdul Rahim, s’impose comme une figure incontournable du rap ivoirien et marque l’histoire de la musique africaine sur YouTube. Avec des statistiques impressionnantes et une ascension fulgurante, le jeune prodige d’Abidjan est désormais reconnu comme le « Boss de YouTube » dans le rap ivoirien, éclipsant ses concurrents par son talent brut, son style unique et sa stratégie numérique hors pair.

Une domination sans précédent sur YouTube

Himra s’est hissé au sommet grâce à des chiffres qui parlent d’eux-mêmes. Avec 1,19 million d’abonnés sur sa chaîne YouTube, il est officiellement le rappeur ivoirien le plus suivi sur la plateforme, surpassant des figures emblématiques comme Didi B. Mais ce n’est pas tout : sa chaîne cumule 255 millions de vues, un record absolu pour un rappeur ivoirien. Ce succès est porté par la popularité de ses clips, dont six clips solo dépassent les 10 millions de vues, une prouesse inégalée dans le paysage du rap ivoirien. Parmi ceux-ci, son clip solo le plus regardé atteint 21 millions de vues, faisant de lui le détenteur du record du clip solo le plus vu de tous les temps par un rappeur ivoirien sur YouTube.

Ces chiffres, relayés avec enthousiasme sur les réseaux sociaux, notamment dans un post viral sur X, témoignent de l’impact colossal d’Himra sur la scène musicale ivoirienne et au-delà. Son style, mêlant drill, trap et influences nouchi – l’argot d’Abidjan – a su captiver un public jeune et connecté, aussi bien en Côte d’Ivoire qu’à l’international.

Une ascension fulgurante

Né le 28 mai 1998 à Cocody, Abidjan, Himra a débuté sa carrière au sein du groupe SBS, participant à des concours comme Faya Flow, où il s’est fait remarquer dès son adolescence. Après quatre ans avec SBS, il choisit de voler de ses propres ailes, lançant un courant musical novateur, le Majin, et une tendance appelée Roserie. Ces concepts, combinés à son style visuel inspiré des codes du hip-hop américain (dreadlocks décolorées, chaînes XXL, esthétique gangsta), ont forgé une identité artistique unique qui le distingue dans un marché compétitif.

Son album Jeune & Riche, sorti en juillet 2024, a marqué un tournant décisif. Certifié disque d’or en décembre 2024, puis double disque de platine en Côte d’Ivoire, l’album a non seulement dominé les plateformes de streaming, mais a également valu à Himra de nombreuses distinctions, dont la Révélation de l’année aux Trace Awards 2025. Des titres phares comme Yorobo Drill Acte 3, Vêtements, Banger et Cadeau (en featuring avec La Mano) ont enflammé les charts, portés par des clips visuellement percutants et des paroles ancrées dans la réalité de la rue ivoirienne.

Un phénomène culturel et numérique

Himra ne se contente pas de produire de la musique ; il maîtrise l’art de la communication numérique. Ses challenges viraux sur TikTok et Instagram, notamment autour de son titre Mouiller, ont attiré des millions de fans, tandis que ses clips sur YouTube, mêlant esthétiques locales et influences globales, cumulent des vues impressionnantes. Cette stratégie digitale exemplaire lui a permis d’intégrer le Global Digital Artist Ranking à la 77e place, une première pour un artiste ivoirien, confirmant son rayonnement mondial.

Sa capacité à s’approprier la drill, un genre né à Chicago, et à l’adapter au contexte ivoirien avec des sonorités nouchi, a été saluée par des figures comme Booba, qui l’a qualifié de « nouveau boss du rap ivoire ». Cette validation, combinée à des collaborations avec des artistes comme Gazo, Burna Boy ou Nasty C, montre qu’Himra ne se limite pas à la scène locale, mais ambitionne une carrière internationale.

Une rivalité qui dynamise le rap ivoirien

L’ascension d’Himra ne s’est pas faite sans heurts. Sa rivalité avec Didi B, autre géant du rap ivoirien, alimente les débats et divise les fans entre les « Chetté » (surnom d’Himra) et la « Conspiration » (fanbase de Didi B). Cette compétition, marquée par des punchlines acerbes dans leurs morceaux respectifs, dynamise la scène rap ivoirienne et pousse les deux artistes à se surpasser. Si Didi B domine encore en termes de streams sur certaines plateformes comme Spotify, Himra a pris l’avantage en France en 2025, devenant le rappeur ivoirien le plus streamé selon Billboard France.

Un avenir prometteur

À 27 ans, Himra est bien plus qu’un rappeur : il est un symbole de réussite pour la jeunesse ivoirienne, un innovateur qui repousse les limites du rap africain et un stratège numérique qui a su conquérir YouTube. Cependant, il reste lucide sur sa carrière. Dans plusieurs interviews, il a exprimé son intention de ne pas faire de musique au-delà de 35 ans, envisageant d’explorer d’autres horizons comme le cinéma ou l’entrepreneuriat. « La musique, c’est juste pour le moment », a-t-il déclaré, montrant une ambition qui dépasse le cadre du rap.

Avec des concerts à guichets fermés, comme celui du Parc des Expositions d’Abidjan en décembre 2024, et des projets ambitieux à venir, Himra continue de tracer sa route. Son énergie, son authenticité et sa connexion avec la jeunesse ivoirienne rappellent l’aura de DJ Arafat, dont il revendique l’héritage spirituel. Comme l’a écrit Tina Glamour, mère d’Arafat, sur les réseaux sociaux : « Dieu merci, tu es arrivé ! ».

Himra n’est pas seulement le boss de YouTube ; il est en passe de devenir une légende de la musique ivoirienne, et son histoire ne fait que commencer.