BAC II au Togo : Fini la légalisation, place aux duplicatas payants

BAC II au Togo Fini la légalisation, place aux duplicatas payants
Credit photo: Alerte 24

À partir de la session de juin 2025, une nouvelle règle va bouleverser les démarches administratives des bacheliers togolais. L’Office du Baccalauréat (DGOB) a annoncé une réforme majeure : les relevés de notes et attestations du BAC II ne seront plus légalisables. Désormais, ceux qui souhaitent obtenir une copie officielle devront obligatoirement demander un duplicata… et le payer.

Cette décision, publiée dans un communiqué officiel, marque un tournant dans la gestion des documents scolaires au Togo. Concrètement, dès la session 2025, pour avoir un duplicata de relevé de notes ou d’attestation, il faudra fournir une copie simple de l’acte de naissance, une copie du document concerné et s’acquitter d’un montant de 1 000 F CFA par document, à régler directement à la caisse de la DGOB. Il est important de noter que cette procédure ne peut pas encore se faire en ligne.

Ce changement n’est pas sans conséquences. Alors que la légalisation d’un document coûtait généralement entre 100 et 500 F CFA, le prix du duplicata représente une hausse importante, surtout pour les familles à faibles revenus. Lorsqu’il faut présenter plusieurs exemplaires pour différentes universités ou concours, la facture grimpe vite.

Certains y voient une tentative de l’État de mieux contrôler la circulation des documents officiels et de limiter les fraudes. D’autres, plus critiques, s’interrogent sur l’absence d’explication officielle concernant cette réforme. Aucune justification technique, sécuritaire ou administrative n’a été fournie par la DGOB. Le moment choisi suscite également des interrogations : pourquoi maintenant, alors que le pays parle de modernisation de l’administration publique ?

Cette nouvelle règle pourrait bien être le début d’un changement plus vaste. Des voix évoquent une volonté de digitaliser peu à peu les archives du BAC au Togo, voire de revoir tout le système de certification scolaire. Une modernisation qui, si elle est bien pensée, pourrait faciliter les démarches à long terme… mais qui, dans l’immédiat, risque surtout d’alourdir les procédures.

En attendant, les élèves et leurs parents doivent s’adapter. Pour les 100 303 candidats présents à la session 2025 du BAC II – un record par rapport aux 70 661 de 2024 – cette mesure pourrait compliquer leur parcours vers l’enseignement supérieur. D’autant que 72,63 % d’entre eux ont décroché leur diplôme, et devront bientôt prouver leur réussite à travers ces documents.

Cette réforme invite donc à une réflexion plus large sur l’accessibilité administrative, la transparence des réformes publiques, et surtout, la prise en compte des réalités sociales dans les décisions étatiques.


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