C’était un projet qui faisait rêver des milliers de personnes à travers le monde. Une ville ultra-moderne, sortie tout droit d’un film de science-fiction, imaginée par le célèbre chanteur Akon, de son vrai nom Alioune Badara Thiam. Baptisée Akon City, cette cité du futur devait voir le jour à Mbodiène, un village situé à environ 100 km au sud de Dakar, la capitale du Sénégal. Mais aujourd’hui, le rêve est brisé. Le gouvernement sénégalais a confirmé que le projet est officiellement abandonné, principalement à cause d’un manque de financements.
En 2020, le lancement de ce projet avait été annoncé avec éclat. On parlait alors d’un « Wakanda africain », en référence au royaume imaginaire du film Black Panther. Sur une superficie de 800 hectares, Akon promettait une ville à la pointe de la technologie, alimentée à 100 % par des énergies renouvelables, dotée de routes intelligentes, gratte-ciel futuristes, universités numériques et hôpitaux ultramodernes. Le tout, avec une monnaie numérique propre : l’Akoin, une crypto-monnaie développée par Akon lui-même.
L’investissement prévu était colossal : 6 milliards de dollars américains. Le chantier devait s’achever en 2023, avant d’être repoussé à 2025. Mais cinq ans plus tard, aucune construction réelle n’a commencé. Le site est resté vide, et les espoirs se sont peu à peu envolés.
Le principal obstacle fut le manque de financement concret. Malgré les promesses et l’enthousiasme du début, aucune entreprise majeure ni aucun investisseur institutionnel n’a réellement soutenu le projet. Les retards se sont accumulés, les plans ont été flous, et les habitants de Mbodiène sont restés dans l’attente d’un miracle qui ne s’est jamais produit.
Le gouvernement sénégalais, après des années d’attente, a donc décidé de tourner la page. Le terrain initialement réservé à Akon City a été réaffecté à un nouveau projet, plus réaliste cette fois. Il s’agit de l’aménagement d’infrastructures destinées aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026, que le Sénégal accueillera. Un projet certes moins ambitieux, mais bien plus réalisable.
Le projet Akon City avait séduit de nombreux jeunes Africains, porteurs d’espoir et fiers de voir une telle initiative émaner d’un artiste d’origine sénégalaise. L’abandon du projet est donc vécu comme une déception. Il souligne aussi les difficultés qu’ont les projets futuristes à se concrétiser en Afrique, en l’absence de financements solides et de plans de réalisation bien définis.
Même si Akon n’a pas totalement renoncé à ses ambitions philanthropiques pour l’Afrique, l’échec d’Akon City restera dans les mémoires comme un rêve brisé, un rappel que la passion ne suffit pas toujours à bâtir des villes.
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