La société Starlink, dirigée par le célèbre entrepreneur Elon Musk, s’intéresse de très près au continent africain. En particulier, elle vise l’expansion de son service Internet par satellite dans la région de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). Et pour cela, elle prévoit d’investir une somme colossale en Afrique du Sud.
Starlink souhaite injecter près de 2 milliards de rands — soit environ 113 millions de dollars — dans la région. L’objectif est clair : améliorer la connectivité numérique, surtout dans les zones rurales et peu desservies.
Une part importante de cet investissement, soit 500 millions de rands (28 millions de dollars), serait utilisée pour offrir un accès Internet haut débit gratuit à 5 000 écoles rurales. Ce geste pourrait transformer la vie de milliers d’enfants et aider à combler l’écart numérique dans les communautés les plus défavorisées.
Mais ce projet ne se fait pas sans difficultés. En Afrique du Sud, les entreprises étrangères doivent respecter la loi sur la Broad-Based Black Economic Empowerment (B-BBEE). Cette loi oblige les opérateurs télécoms à céder au moins 30 % de leurs parts à des Sud-Africains noirs ou à des groupes historiquement marginalisés.
L’intention derrière cette loi est louable : réparer les injustices de l’apartheid en favorisant une véritable inclusion économique. Toutefois, Elon Musk n’est pas en accord avec cette exigence. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré avec ironie : « Starlink ne peut pas opérer en Afrique du Sud parce que je ne suis pas noir », mettant ainsi en lumière sa frustration face à cette législation.
Pour sortir de l’impasse, le ministre sud-africain des Communications, Solly Malatsi, a proposé une réforme de la loi. L’idée serait d’autoriser des entreprises comme Starlink à remplir leurs obligations via des Programmes d’Investissement Équivalent (EEIP). Concrètement, cela signifierait investir directement dans des projets d’intérêt public (formation, infrastructures, Internet dans les écoles, etc.) au lieu de céder des parts de capital.
Cette proposition vise à encourager l’investissement étranger tout en assurant des retombées positives pour les populations locales. Mais elle divise. Certains y voient une manière déguisée de contourner la B-BBEE.
Des figures politiques et des organisations comme Build One South Africa, représentée par Nobuntu Hlazo-Webster, s’inquiètent. Elles craignent que cette réforme ne fragilise les avancées en matière de justice économique, en donnant un avantage aux grandes multinationales.
Aujourd’hui, la question reste en suspens. Si un accord n’est pas trouvé rapidement, le déploiement de Starlink en Afrique du Sud pourrait être retardé de plusieurs années, notamment si la loi est contestée en justice.
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